Comme chez l’homme, l’arthrose entraîne des pertes économiques considérables pour l’industrie équine.
De nouveaux espoirs pour la réparation du cartilage sont apparus avec l’implantation de chondrocytes autologues associés à la matrice (MACI). Néanmoins, sa limitation est due à la dédifférenciation qui se produit lors de la phase d’amplification du chondrocyte, entraînant la perte de sa capacité à produire une matrice extracellulaire (MEC). Afin d’améliorer l’efficacité de la thérapie MACI, nous avons développé une stratégie la redifférenciation des chondrocytes, et démontré sa faisabilité dans le modèle équin. Ainsi, pour imiter le microenvironnement du cartilage, les chondrocytes équins différenciés ont été cultivés dans des éponges de collagène de type I/III pendant 7 jours en hypoxie en présence de BMP-2. En outre, les chondrocytes ont été transfectées par un siRNA ciblant les ARNm de Col1a1 et Htra1, qui sont surexprimés pendant la la dédifférenciation et l’arthrose. Pour étudier la qualité de l’MEC néo-synthétisé, les marqueurs de cartilage atypiques ont été évalués par RT-qPCR et Western blot. Nos résultats montrent que la combinaison d’une culture cellulaire 3D en hypoxie, de la BMP-2 (Bone morphogenetic protein-2) et de l’interférence de l’ARN augmente les marqueurs fonctionnels des chondrocytes (Col2a1/Col1a1, Acan/Col1a1), ce qui entraîne une redifférenciation efficace des chondrocytes. Ces données représentent une preuve de concept in vitro de ce processus, dans le modèle équin, et conduira à l’amélioration de l’efficacité du MACI pour la thérapie par ingénierie tissulaire du cartilage dans le cadre d’essais précliniques/cliniques, tant en médecine équine qu’en médecine humaine.